- parodier
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• 1580; de parodie♦ Imiter (une œuvre) en faisant une parodie. Parodier une scène d'un auteur. Par ext. Parodier un auteur (⇒ pasticher) .♢ Fig. Imiter (qqn) d'une façon ridicule. ⇒ caricaturer, contrefaire, imiter. Parodier un homme politique. — Par ext. Parodier un mot célèbre.Synonymes :- singerparodierv. tr.d1./d Faire la parodie de (une oeuvre).d2./d Contrefaire (qqn), ses gestes, ses manières.⇒PARODIER, verbe trans.A. —[Corresp. à parodie A] Vieilli. Écrire une parodie. (Ds LITTRÉ, Lar. Lang. fr., Lexis 1975).B. —[Corresp. à parodie B]1. Faire, composer une parodie de. Parodier une scène, une oeuvre, une citation. Si j'avais cette vérité-là dans les mains, dit-il, parodiant le mot de Fontenelle, je me garderais bien de les ouvrir (BOURGES, Crépusc. dieux, 1884, p.176). Il ne parlait jamais de sa profession [comptable] sans parodier un vers que notre père nous dit être de Corneille. Il est de tout sang «comptable» à sa patronne (DUHAMEL, Notaire Havre, 1933, p.84). Des jongleurs ont parodié cette éloquence [du charlatan] de tréteaux et nous ont laissé quelques imitations joyeuses (FARAL, Vie temps st Louis, 1942, p.88).2. Imiter en tournant en ridicule.♦Parodier qqn. Prévenu, lui dit-il en riant et parodiant un juge (PONSON DU TERR., Rocambole, t.5, 1859, p.311). Popov, le clown soviétique, qui apparaît sur la piste entre les numéros pour parodier l'écuyer, le jongleur ou le fildefériste (Hist. spect., 1965, p.1537).♦Parodier qqc. Le langage poétique est si facile à parodier en Italie, qu'on devrait l'interdire à tous ceux qui ne sont pas dignes de le parler (STAËL, Corinne, t.3, 1807, p.368).3. P. anal. Imiter de façon grossière, en ne restituant que certaines apparences. Synon. caricaturer. C'est que nos metteurs en scène ont été forcés de parodier un rôle qui aurait dû être sacré. C'est qu'ils ont dû rester des régisseurs alors qu'ils auraient pu devenir des ordonnateurs de fête (VILAR, Tradition théâtr., 1963, p.97):• ♦ C'était bien la peine, s'écrie-t-elle [l'opposition], de parodier une amnistie, et de ne délivrer que des hommes obscurs, qui ne figurent qu'au troisième plan! Ce n'est pas là ce qu'on vous demandait; (...) c'était d'autres noms qu'il nous fallait voir libres...MUSSET, Lettres Dupuis Cotonet, 1837, p.756.Prononc. et Orth.:[
], (il) parodie [-di]. Att. ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist.1. Av. 1615 «imiter (une oeuvre) en faisant une parodie» (PASQUIER, Lettres, t.3, p.519 ds LITTRÉ); 2. 1807 «imiter en tournant en ridicule» (STAËL, loc. cit.); 3. 1813 «caricaturer, contrefaire» (CONSTANT, Esprit conquête, p.216). Dér. de parodie; dés. -er. Fréq. abs. littér.:83.
parodier [paʀɔdje] v. tr.ÉTYM. 1580; de parodie.❖1 Imiter (une œuvre) en faisant une parodie. || Parodier une scène d'un auteur. Par ext. || Parodier un auteur.1 S'il (Charles Perrault) continuait de lire les Anciens pêle-mêle et à la diable, il ne les respectait guère; il les parodiait d'abord par instinct et divertissement avant que ce fût par calcul.Sainte-Beuve, Causeries du lundi, 29 déc. 1851.2 (1829). Fig. Imiter (qqn) de façon grotesque ou dérisoire (→ Accoutrement, cit. 1; affubler, cit. 3). ⇒ Caricaturer, contrefaire, imiter. || Parodier un professeur pour s'en moquer. — Être grotesque en imitant, imiter de façon imparfaite et ridicule. || « Napoléon (…) parodia les rois » (Musset, in G. L. L. F.).♦ Par ext. (Compl. n. de chose). || Parodier un mot célèbre.2 En son honneur, par plaisanterie, ils (les anciens) parodiaient le signe de la croix : « Au nom du chose, du contre-appel, du peloton de chasse, ainsi soit-il ! », et en somme c'était assez ça.Courteline, le Train de 8 h 47, I, II.3 Les paroles que Mme Legras venait de prononcer rappelèrent à la jeune fille ce que Maurecourt lui avait dit au début de leur conversation (…) le son de cette voix qui semblait parodier celle du docteur la secoua, la fit revenir à elle.J. Green, Adrienne Mesurat, III, VII.
Encyclopédie Universelle. 2012.